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Caverne de Sadique Apprentie Raiponce

14 juin 2014

Bienvenue

Voilà, ça y est j'ai enfin créé un espace où je vais pouvoir poster certaines de mes créations^^ Je dessine, essentiellement des robes (demandez-moi autre chose que des robes, le résultat n'est pas garanti)^^ Mais ma principale activité est celle de la...
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24 août 2014

Chroniques 3, partie 6 le naufrage du Titanic

Film au succès planétaire oblige, je crois qu'une personne de ce topic ne me pardonnerais pas de ne pas l'avoir mis dedans, Rouky' spéciale dédicace : 
                
           

Maintenant que vous avez l'ambiance, on peut parler du vrai Titanic et autant vous dire que c'est tout de suite moins glamour et plus tragique, sortez vos mouchoirs et c'est parti, embarquez avec moi en 1912 dans la société de la Belle Epoque...
En 1912, c'est la pleine époque des paquabots luxueux pour faire le voyage entre l'Amérique et l'Europe. Mais le plus beau, le plus luxueux et parmi les plus grands c'est le Titanic, le petit frère de l'Olympic de la compagnie White Star Line qui essayait de devancer la compagnie Cunard Line.  Le Titanic a été construit en Irlande, à Belfast par la société Harland et Wolff. Le 10 avril 1912, le Titanic part de Southampton en Angleterre, traverse la Manche et arrive dans la fin de l'après-midi à Charbourg , en France, embarque les passagers et retraverse la Manche jusqu'à Queenstown en Irlande, arrive le 11 avril au matin, charge beaucoup d'émigrants de troisième classe et commença sa très longue traversée de l'Océan Atlantique.
Durant les trois jours qui suivirent, tout se passa bien à part un incendie dans une des soutes à charbon qui fut maîtrisé. La structure du navire était au top du top de la technologie avec une double coque et des compartiments étanches, on le dit insubmersible. Le plus grand luxe régnait dans la première classe, on se croirait dans un manoir mais les passagers étaient sur un navire, la seconde classe classe était très agréable et la troisième remarquablement confortable par rapport aux autres navires faisant la croisière transatlantique. La nuit du 14 au 15 avril 1912, alors que les passagers finissaient leur soirée ou s'étaient déjà couchés, le bateau heurta un iceberg à 23h40, ce qui fissura sa coque sur cinq compartiments étanches, il aurait pu flotter avec quatre compartiments inondés, pas avec cinq. Il fallait donc évacuer le navire mais là, il y a un très grand problème : il n'y a pas assez de canots de sauvetage pour tout le monde. En ordonnant l'évacuation du navire, le capitaine  Smith savait qu'il condamnait à mourir beaucoup de personnes, passagers et membres d'équipage, comme il était l'usage à l'époque, il ordonnan de sauver les femmes et les enfants présents sur le navire en priorité. Tout se fait dans le minimum de panique mais les membres de l'équipage n'étaient pas formés en cas de catastrophe, du coup ils n'informèrent pas les passagers de la situation, certains se sentirent plus en sécurité sur le Titanic et pas sur les canots, alors ils restèrent. Les membres d'équipages donnèrent aux passagers les gilets de sauvetage, ceux-là en nombre suffisant. Vingt canots pour plus de 2000 personnes sachant que les plus gros canots pouvaient contenir que 65 personnes au maximum et quatre radeaux pliables c'est plus que insuffiant. Que dire de cette nuit tragique ? Les mots me manquent mais je vais tâcher de les trouver pour vous raconter cette tragédie. Un autre élément des plus tragiques est que la plupart des canots partirent vides, la palme est détenue par le canot n°1, lancé à 0h45 avec seulement douze personnes au lieu des soixante-cinq personnes qu'il aurait pu acceuillir !!! Les barrières reliant la troisième classe à la seconde étaient vérouillées afin de permettre aux première et aux deuxième classes de monter à bord des canots avant eux ce qui est profondément injuste mais la société de la Belle Epoque était faite ainsi... Ce qui fut tragique fut aussi le sort des familles nombreuses, on cite souvent la famille Goodwin en troisième classe qui comprenait à sept enfants qui périrent tous dans la catastrophe car soit ils ne purent arriver aux canots trop tard ou que M.Goodwin qui faisait vivre la famille ne put embarquer alors la famille resta, une autre famille encore plus nombreuse et moins connue est celle des Sage, avec neuf enfants qui périrent tous aussi. Des familles furent déchirées comme les Asplund en seconde classe, deux des trois enfants étaient jumeaux, ils se retrouvèrent séparés, la mère et la petite fille jumelle ainsi que le petit dernier, un bébé survécurent mais le père et le jumeau, eux laissèrent la vie. Une autre séparation tragique eu lieu en première classe : Bess et Hudson Allison avaient deux enfants, Loraine et Trevor. Durant la nuit, la nurse de Trevor se réveilla, tenta de réveiller ses employeurs mais échoua alors elle prit avec elle le petit Trevor et embarqua avec lui dans le canot 11, les deux survécurent mais plus tard les parents se réveillèrent et cherchèrent partout leur fils, ne le trouvèrent pas et périrent tous les trois dans la catastrophe : Loraine a été la seule enfant de première classe à mourir. 
Les hommes, surtout en première classe furent décimés car il y eu deux interprétations de la consigne «  les femmes et les enfants d'abord », à tribord, l'officier Lightoller l'interpréta au sens strict comme étant uniquement des femmes et des enfants alors qu'à bâbord, l'officier Murdoch, lui n'appliqua pas cette consigne et embarqua des passagers, hommes, femmes et enfants, peut importe tant que cela se faisait vite. Beaucoup de membres d'équipage restèrent à bord, l'exemple le plus connu est celui des musiciens qui jouèrent alors que le navire sombrait de plus en plus dans les eaux glaciales de l'Océan Atlantique, ils savaient qu'ils allaient mourir mais ils restèrent ou même tous ceux qui aidèrent à descendre les canots. Pendant ce temps, les radiotélégraphistes lançaient les premiers SOS de l'Histoire (avant c'était un autre signal), le Carpathia répondit mais en disant qu'il serait là trop tard mais était à toute vapeur.
Et pendant ce temps, le navire se remplissait d'eau de mer, sombrant inexorablement vers les abysses,tel un géant des mers blessé à mort. Et les canots parurent bien fragiles dans cette immensité glaciale, le navire gîta, sa poupe se souleva des eaux, on voyait les hélices, les infortunés passagers restants dégringolèrent, se tuant par la hauteur de la chute, arrivé à un certain angle, la deuxième cheminée rompit ses câbles d'ammarages et s'abattit sur le navire et sombra dans l'océan entraînant et écrasant des passagers, une fissure se créa à cet endroit, la proue sombra, la poupe retomba violement dans l'eau, se remplit d'eau de mer, recommença à s'élever, arriva à un angle de 90° par rapport à la mer, elle s'enfonça verticalement dans les eaux, et disparu du monde à 2h15 du matin le 15 avril 1912. 1500 personnes se débattirent dans les eaux glaciales, les quelques 700 rescapés flottant dans leurs canots, un seul revint vers les autres naufragés, repêcha 12 personnes, mais 8 moururent avant leur arrivée à New-York. Imaginez la terreur de ces 719 personnes livrées à elles-mêmes, perdues dans le noir, dans l'immensité des eaux, sans savoir si elles seront sauvées, grelottant dans le froid glacial, sachant que le silence qui avait succédé aux cris de détresse signifiait la mort de ces personnes, imaginez leur dilemme : répondre aux appel et risquer d'être emportés par le nombre ou de rester éloigné en sachant qu'ils condamnaient à une mort certaine les autres naufragés. Leur délivrance arriva à 3h30 du matin lorsqu'ils apperçurent les fusées du Carpathia, et à 4h10, les permiers passagers montèrent sur le Carpathia où ils trouvèrent de quoi se réchauffer et l'aide des passagers du navire sauveteur, et à 8h30, l'officier Lightoller est le dernier à monter à bord. Vingt minutes plus tard, le Carpathia quitte le lieu du naufrage pour New-York où à son arrivée, il débarqua les 711 rescapés du Titanic. 
La suite de l'Histoire des rescapés, de l'enquête, et de la redécouverte de l'épave mérite un volume à lui seul et c'est pas le but... 

Ce que l'on a retenu du naufrage :
Il y a eu des actes d'héroïsme et d'égoïsme, ce fut un séïsme dans la société industrielle de la Belle Epoque, un prémice de la Grande Guerre qui éclatera deux ans plus tard. 
Vous voulez l'ironie de cette histoire ? Alors que le capitaine Smith, un vieil Anglais dont ce voyage était le dernier mourut à la barre de son navire, comme le veut la légende et la tradition (qui s'est perdue avec le Costia Concordia, avec le capitaine qui quitte les lieux en premier et non pas en dernier...), que Thomas Andrews, l'architecte de Titanic reste lui aussi à bord, Bruce Ismay, le PDG de la White Star Line, qui avait fait pression sur le capitaine Smith pour qu'il accélère la vitesse du navire ce qui le rendit plus lent à virer, ne pouvant éviter l'iceberg, survécut, lui...
Une enquête fut ouverte sur les causes de l'accident et une des mesures principales fut l'obligation internationale pour tout navire d'avoir à son bord, suffisament de canots de sauvetage pour contenir le nombre maximum de passagers.
Si le Titanic est resté dans l'Histoire, c'est qu'il fait penser à un coup du sort, de la violence du destin, certains y ont vu une condamnation divine de la société de la Belle Epoque. Mais au-delà d'une succession de défaillances humaines et techniques, c'est plutôt un brutal rappel fait aux hommes de leur insignifiance, que malgré le progrès technique, la Nature sera toujours plus forte et qu'à s'élever trop haut en défiant Mère Nature, l'Homme a oublié sa condition mortelle, de consolider les bases, c'est comme si en construisant une cathédrale, l'architecte oubliait de construire des contreforts et une structure pour supporter le poids de l'édifice (c'était la minute philosophique du jour).
Si la Grande Guerre a été la mort de la Belle Epoque en étant une guerre industrielle et mondiale, sa condamnation à mort a été le naufrage du Titanic, malgré toutes les sécurités technologiques, un glaçon géant l'a coulé. 
Références : 
- Notre ami Wikipédia :http://fr.wikipedia.org/wiki/Titanic
- Un site Internet plutôt bien fait : http://titanic.pagesperso-orange.fr/
- le film Titanic
- La minute de vérité
- Différents livres et expositions
Bonus : 
Vous l'aurez compris, je suis passionnée par l'histoire du Titanic^^
Après toutes ces émotions, je vais vous mettre quelques liens de vidéos que j'apprécie beaucoup :
la première je la dédicace à Girlfight, avec ton humour j'espère que tu vas aimer, c'est en anglais mais sous titré ^^ : 
                
           

Et voilà la 2ème, celle que j'ai découverte grâce à mon frère : 
                
           

24 août 2014

Chroniques 3, partie 5: La Ruée vers l'or (USA)

Devenir riche très rapidement , c'est le rêve de tous les Hommes de toutes époques. Cette ruée vers l'or est surtout connue aux Etats-Unis, bien qu'elle ait existée en Australie et en  Afrique. C'est principalement au XIXème siècle qu'elles ont eu lieu, avant la Guerre de Sécession (1861-1865), surtout dans les années 1840. Souvenez-vous, Rhett Butler a fait partie de ceux qui se sont rués vers l'or, il a même été blessé (pour ceux qui ont lu les livres, ce n'est pas dans le film^^) ou même Picsou au Klondike (oui j'ai lu pendant longtemps les Picsou, je crois que ces BD sont indémodables lol).
Ce phénomène se produit surtout dans le Sud et dans l'Ouest des Etats-Unis, c'est le Farwest (comme dans les westerns de John Wayne) avec les terres arrachées aux Amérindiens, les filons d'or sont découverts, la nouvelle se propage, alors des villes se mettent à pousser comme des champignons mais dès l'épuisement des filons, elles disparaissent, deviennent des villes fantômes, dans des régions désertiques, comme en Arizona. Des fortunes se construisent rapidement, les bagarres éclataient, c'étaient les saloons, le jeu du chat et de la souris avec le sheriff , les duels au Soleil (Lucky Luke le montre bien : ben quoi, on fait avec les références qu'on a^^), le monde des caravanes à travers les déserts, des colons pour l'Ouest. C'est une période à la fois idéalisée au Xxème et au XXIème siècle mais aussi une époque très violente avec les batailles entre les cow-boys et toute la culture, la Guerre de Sécession y met fin en obligeant les hommes à aller se battre et également l'épuisement des filons d'or remplacés plus tard par la ruée vers le cuivre poussais les grandes migrations d'hommes vers l'Ouest était finie. 

Références :
- notre ami Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ru%C3%A9e_vers_l'or
- bonus : un épisode de Ghost Adventures : http://www.ectoplasmique.com/video/43/g … llar-mine/

Un conseil pour Ghost Adventures, ne regardez pas avant d'aller vous coucher, cauchemars garantis^^

24 août 2014

Chronique 3, partie 4: La prise de la Bastille

Versailles, nuit du 14 au 15 juillet 1789
Le duc de la Rochefoucauld-Liancourt réveille Louis XVI dans la nuit après avoir été informé des évènements de la journée. Il lui annonce la prise de la Bastille, Louis XVI, mal réveillé demande :
- C'est une révolte ?
-Non sire, c'est une révolution.
Voilà donc le premier acte de la Révolutionfrançaise, telle que les romanciers du XIXème l'ont imaginé. Mais qu'est-ce que la Bastille ? (ne me dites pas une station de métro, une place infernale pour les automobilistes, bien que cela soit le cas de nos jours). La Bastille est une très ancienne forteresse, une prison, une lettre de cachet du rpi pouvait vous y ex^pédier pour longtemps sans que vous sachiez pourquoi. Mais Louis XVI l'avait fait vidée, le 14 juillet 1789, il y avait sept prisonniers, la plupart après leur libération ont été de nouveau réincarcérés car ils étaient fous à lier. A cette date, la Bastille tenait plus du symbole du du pouvoir royal arbitraire qu'autre chose mais elle avait une richesse que le peuple voulait : la poudre à canon. Pourquoi ce soulèvement soudain ?  Très simple, disons que depuis le 5 mai 1789, le roi et son peuple étaient en désaccord. Pour mieux comprendre la prise de la Bastille, il faut revenir au moins un an en arrière. La situation économique de la France est désastreuse, la famine sévit dans la campagne mais surtout dans les villes car plusieurs années de mauvaises récoltes ont épuisées les réserves de blé de la France, les spéculateurs font mumuse avec le prix du blé et du pain, qui étaient la base d'alimentation des Français. Ce climat est propice à la révolte. La France connaît un important déficit, alors il faut réunir les Etats généraux pour réformer le système fiscal de la France. Les Etats généraux, c'est la réunion des trois ordres sociaux (la noblesse, le clergé et le Tiers-Etat), ils n'avaient pas eu lieu depuis 1610, soit très longtemps, c'est chose faite le 5 mai 1789, mais dès le départ, il y a un désaccord entre le roi et les représentants du Tiers-Etat qui aboutit à la sécession et le Serment de jeu de paume le 20 juin 1789 où les représentants du Tiers-Etat qui jurent de ne pas se séparer avant d'avoir doté la France d'une Constitution. Sentant le vent de la révolte souffler, Louis XVI fait masser des troupes autour de Paris, mettant ainsi le feu aux poudres (c'est le cas de le dire au vu du contenu de la Bastille), Paris, qui a été toujours une ville propre à se révolter : c'est justement ce mouvement de troupes qui fait peur au peuple parisien et le pousse à se révolter pour se protéger : ce peuple va dans la matinée chercher des armes à feu et des canons aux Invalides mais pour les faire fonctionner, il faut de la poudre, mais où en trouver ? A la Bastille, pardi !
Mais le commandant de la forteresse ne sait pas quel règle appliquer, le roi ne dit rien, et face à cette masse populaire, il doit improviser : il s'ensuit des phases de négociation, des retours en arrières, et finalement, la Bastille finit par s'ouvrir et par tomber, les gardes sont tués et leurs têtes plantées sur des piques, les premières d'une très longue série (ce fut donc également une révolution en matière de décoration...) . Cette chute a été influencée par l'aide apportée par la Garde nationale qui possède des armes et de la poudre et même des canons. La Garde nationale est un corps militaire constitué d'hommes du peuple et non pas de nobles.
Un doute persiste quand à l'évènement qui renvoie à la prise de la Bastille où à la fête de la Fédération qui eu lieu un an plus tard dans la célébration annuelle du 14 juillet, là-dessus, nos ancêtres de la IIIème République sont restés muets.
Une fois la Bastille tombée, elle fut entièrement démentelée. C'est cette prise de la Bastille qui marque le début d'une période de dix ans : la Révolution française.
Dix années de luttes de pouvoir, de changements très importants et des massacres sans fin, une véritable saignée.

Références : 
- Notre ami Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Prise_de_la_Bastille
- L'ombre d'un doute : Que fête-on vraiment le 14 juillet ?
- La rose de Versailles (Lady Oscar) : manga et série de dessins animés
- Mes cours d'Histoire du collège, du lycée et de la fac^^

21 août 2014

Chronique 3, partie 3: La Prohibition aux USA

Avant de commencer, je me dois de préciser que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé et que pour les détenteurs d'un permis de conduire, boire et conduire sont incompatibles : boire ou conduire, il faut choisir ou choisissez votre SAM (celui qui s'abstient de boire).

 

La première limitation de la vente d'alcool date de 1851 dans l'Etat du Maine, quatre ans plus tard, treize autres Etats adoptèrent des règles établissant la prohibition. Entre les années 1920 et 1930, lors d'une forte période d'intolérance, ce type de législation a beaucoup de succès, tellement que le 18ème amendement de la Constitution américaine du 29 janvier 1919 est voté ( un amendement a la même valeur que la Constitution américaine, le système légal américain est compliqué, je vais vous épargner les détails, en gros la prohibition est appliquée à tous les Etats-Unis). Les mesures sont réellement mises en pratique en 1920. Les règles furent abolies en 1933 par le 21ème amendement de la même Constitution.

La prohibition, c'est quoi ? Et bien, c'est drastique : l'interdiction totale de production, transport, importation, exportation, de vente de boissons alcoolisées (mais il faut remarquer qu'il n'est pas proprement interdit de consommer de l'alcool si vous arriver à vous en procurer en respectant les interdictions mentionnées...).

Cette idée est morales à la base, pour éviter les bagarres d'ivrognes mais bon c'est un détail pour les hommes, surtout dans les saloon, où picoler était aussi important que de jours aux cartes et de regarder les danseuses...

Mais impossible que cela dure, cette période vit surgir des établissements clandestins, où l'ont pouvait boire en cachette, des bars se spécialisèrent dans les sodas, les cocktails non alcoolisés. Ce qui était pas mal, c'est que l'on pouvait en obtenir par le biais d'une ordonnance médicale. Le whisky clandestin est très souvent de mauvaise qualité mais c'est souvent le cas de la contrebande et surtout que les forces de l'ordre avaient dû détruire le matériel des distilleries. Et comme souvent, ce marché parallèle tomba rapidement aux mains de différentes bandes criminelles, plus ou moins mafieuses, telle à Chicago celle de la famille venue de Sicile, les Genna et Al Capone (il est entré dans la légende pour ça entre autres).

Ben en fait, au vu de la réalité, on peut dire que ces lois furent très peu appliquées, les représentants des forces de l'ordre étant eux-mêmes des consommateurs d'alcool. Mais pas loin de ce trafic d'alcool, vous avez le trafic d'armes : les batailles entre bandes pour le marché de l'acool furent violentes et souvent mortelles et il y avait un manque à gagner pour les Etats. Malgré cela, plusieurs Etats firent survivre leurs lois prohibitives jusqu'en 1948 voire même jusqu'en 1966 avec le Mississippi.

 

Référence : http://fr.wikipedia.org/wiki/Prohibition

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21 août 2014

Chronique 3, partie 2: Le tsunami de 2004 dans le Pacifique

Cet événement est plus récent que ceux des deux premières semaines. J'étais d'éjà née mais j'étais jeune, mon souvenir se résume aux images de catastrophe des JT de TF1, j'avais compris que c'était loin et qu'il y avait eu beaucoup de morts. Maintenant, je dirais que cet événement illustre parfaitement la puissance destructrice de Mère Nature lorsqu'elle est furieuse. Un tremblement de terre sous-marin provoqua des vagues gigantesques ravageant une bonne partie de l'Asie du Sud-Est, faisant disparaître les îles les unes après les autres, semant le chaos, détruisant toute trace de vie, tuant en noyant toutes les personnes présentes sur leur chemin. Beaucoup de films catastrophes s'en sont inspirés mais à la différence notable, c'est que cet événement a réellement eu lieu, c'est ce qui en fait toute son atrocité.

 

Référence : http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9isme_et_tsunami_de_2004_dans_l'oc%C3%A9an_Indien

21 août 2014

Chronique 3, partie 1: Les procès des sorcières de Salem (USA)

C'est un des procès les plus connus et qui peuvent être regardés comme étant barbares.

Ces fameux procès avaient un antécédent européen quelques décénies plus tôt connu sous le nom de chasse aux sorcières (mais je vous raconterais ça si vous le demandez).

Nous sommes en 1692, à Salem Village , Massachussetts (actuellement la ville de Danvers), quelques jeunes filles du village connues telles Abigail Williams, Ann Putnan et Betty Parris accusent certains autres villageois de les avoir envoûtées, d'être des sorciers ou magiciens, vus comme les alliés de Satan. Il faut préciser qu'à l'époque, les villages des colonies anglaises étaient particulièrement protestantes et même puritaines, c'est-à-dire très pratiquants. A cette époque, on croyait encore à la sorcellerie qui était associée à un acte diabolique et pouvait vous conduire au bûcher.

En 1692, la communauté est assiégée par les Amérindiens, elle n'a pas de gouvernement légitime, alors dans la peur, la communauté croit les dires de ces jeunes filles. Les personnes accusées eurent le choix : avouer les faits de sorcellerie ou être pendues. Sauf qu'il se produit l'effet papillon : ce phénomène d'accusation de sorcellerie s'étendit aux communautés voisines.

L'origine de toute l'affaire tient au comportement étrange d'Abigail Williams et de Betty Parris, la nièce et la fille du révérend de la communauté Samuel Parris. Inquiète, la famille consulta les médecins (oui, se mettre à parler des langues étranges sans les avoir apprises, c'est étrange comme de traîner les pieds mais pas pour cause de fatigue), ils ne comprenèrent pas la cause de cette étrange maladie, l'un des médecins conclut même à une possession satanique, le mot est lâché. Mais le phénomène ne s'arrête pas à ces deux jeunes filles, Ann Putnam, Betty Hubbard, Mercy Lewis, Susannah Sheldon, Mercy Short et Mary Warren se mirent à persécuter les mêmes symptômes. Inquiets de l'ampleur de ce phénomène, les notables pressèrent les jeunes filles de nommer les personnes qui les auraient envoûtées. Les langues se délient : trois noms sortirent : Sarah Good, Sarah Osburne et Tituba. La première est une mendiante qui dérange car elle murmure des choses lorsqu'on lui fait la charité. Sarah Osburne est une vieille femme qui avait été mise au ban de la communauté pour une affaire louche d'héritage. Enfin, Tituba est l'esclave du révérend Parris , originaire des Barbades (ce qui fait penser à des pratiques étranges et forcément maléfiques pour des puritains).

Ces femmes sont inculpées de sorcellerie et mises en prison le 1er mars 1692. Les filles continuent à parler et cela commence à partir à la dérive lorsqu'elles citent Dorcas Good, la fille de Sarah Good, âgée de... quatre ans !!! (elle commence jeune la délinquance en matière de sorcellerie) mais aussi Rebecca Nurse, une femme très âgée et malade et pieuse, plusieurs autres femmes et un couple Elizabeth et John Proctor.

Oui, mais là où le bât blesse, c'est que la communauté n'ayant pas d'autorité légitime, il n'y a personne pour juger ces crimes... Finalement, en mai 1692, le gouverneur nomme une cour capable de juger ces personnes qui sont presque une centaine. Durant cette période, Sarah Osburne est morte, Sarah Good vient d'accoucher en prison, d'autres femmes sont malades. Le jugement fut court, une seule accusée fut relâchée, les accusatrices s'étant rétractées, tous les autres furent condamnés à mort sauf pour les rares personnes ayant plaidé coupable (c'était rare pour ne pas compromettre leur vie dans l'au-delà comme le voulait la croyance de cette époque) et pour les femmes enceintes, dont Elizabeth Proctor, elles bénéficiaient d'un sursis jusqu'à l'accouchement (un vieux principe veut que l'on ne peut pas tuer une femme qui attendait un enfant, qui allait donner la vie) . Quand on regarde les victimes, six sur dix-neuf sont des hommes, les autres furent durent en majorité de vieilles femmes misérables, c'est ce que l'on appelle de la folie collective. Mais il arrive une conséquence prévisible : les champs ne sont plus cultivés, les bêtes sont malades faute de soin, les fermiers étant derrière les barreaux, toute l'activité économique est paralysée. Les procès s'chèvent en octobre 1692, après plusieurs mois de folie, les prisons sont vidées peu à peu. Cet acte est très connu aux Etats-Unis comme une grande injustice, une hystérie collective qui a renforcé le déclin du puritanisme religieux dans le gouvernement régional, plusieurs tentatives ont été faites pour expliquer cette hystérie collective mais l'on ne saura certainement jamais le fond de la vérité. Pour ceux qui veulent, un bonus : un lien de la série Ghost Adventures (série sur le paranormal) se passant dans la ville de Salem, voisine de l'ancienne Salem Village : http://www.ectoplasmique.com/video/121/ghost-adventures-vf-s04e18-salem-witch-house-amp-lyceum-restaurant/

 

Référence : notre ami Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sorci%C3%A8res_de_Salem

12 août 2014

Chronique 2: La guerre de Cent Ans

Bon, mes ptits loups/lions/cerfs/roses (non non je suis pas attaquée), après avoir été rendre visite à notre petit Jules, il est temps d'avancer un peu dans le temps : le Moyen-Âge et plus particulièrement une période longue de 100 ans : la guerre de Cent Ans qui a principalement vu s'opposer la France et l'Angleterre, mais pourquoi ? La réponse est complexe et ancienne... alors exceptionnellement je vais devoir diviser mon texte en parties avec des titres pour que cela soit plus clair... Elle dure de 1337 à 1453 (avec des pauses, le temps de refaire des soldats quand même et cultiver un peu pour avoir à manger)

 

I. Les origines du différend franco-anglais :

 

A. La conquête de l'Angleterre

 

Tout commence en 1066, le duc de Normandie, Guillaume conquit l'Angleterre, insature une dynastie tout en conservant ses terres de Normandie, on le connaît sous le nom de Guillaume le Conquérant. Il devient un puissant vassal du roi de France mais il lui est fidèle.

Le temps passe, les héritiers de Guillaume devient de plus en plus puissants et de plus en plus indépendants dans la gestion du royaume d'Angleterre, les cours de France et d'Angleterre sont très liées : les grands seigneurs anglais ont des terres en France et vice-versa, des mariages se font entre les deux nations... Mais bientôt la Normandie commence à devenir une riche région calme alors que le reste du royaume de France se déchire...

 

B. Le début des tensions franco-anglaises : Aliénor d'Aquitaine et ses mariages

 

Arrive l'année 1137, une jeune femme de la noblesse se marie avec le futur roi de France Louis VII. Quoi de plus normal me dites-vous et quel est le rapport avec l' Angleterre ? Attendez, aurais-je oublé de vous préciser que la jeune fille n'est autre qu'Aliénor, la duchesse d'Aquitaine ? Seule et unique héritière d'un très riche duché (le vin entre autres, des champs très productifs) qui prend au bas mot 1/3 du royaume de France. Ça intéresse beaucoup les rois, surtout le roi de France, le père du marié de trouver dans la corbeille de mariage l'Aquitaine... Le tuteur de la jeune femme et le roi de France, Louis VI (le Gros) se topent dans la main et voilà le dauphin et la petite mariés, à charge pour eux de faire des enfants, des garçons de préférence, et voilà l'Aquitaine dans le giron de la France...

Sauf que la petite Aliénor est une méridionale et a un sale caractère... Les permières années tout se passe bien, Aliénor donne deux filles à Louis VII, Marie et Alix. Mais voilà, il y a de l'eau dans le gaz renforcé par la 2ème croisade qui est un vrai échec, Aliénor, une magnifique jeune femme, cultivée est suspectée d'adultère alors finalement en 1252, lors de son retour en France, le mariage est annulé pour consanguinité (très souvent utilisé à l'époque parce que le divorce tel quel n'existait pas encore). Peut après, elle rentre dans son duché, à Poitiers mais elle devient le plus beau parti de France, elle a failli être enlevée par deux nobles, mais son cœur alla à Henri Plantagenêts... le roi d'Angleterre... Ah oui là vont commencer les problème, la pilule est dure à avaler pour le roi de France de voir passer le riche duché qui représente le tiers de son royaume aux mains du roi anglais 8 semaines après l'annulation de son mariage avec Aliénor...

Et comble du comble, Aliénor donne 5 fils et 2 filles au roi d'Angleterre : ces fils ne vont cesser de se disputer avec les fils du roi de France avant de s'unir pour les croisades. Ces fils sont assez connus pour certains d'entre eux, ils sont plusieurs à devenir roi : Richard Coeur de Lion, Jean Sans Terre. Une de ses filles, Aliénor est ni plus ni moins la mère de Blanche de Castille, la mère de … St Louis... Mais on en est pas loin : ainsi Aliénor d'Aquitaine sera l'arrière-grand-mère de notre seul roi sanctifié, un des plus connus de nos rois de France, on peut dire qu'elle est la grand-mère de l'Europe. Elle vécut longtemps en Angleterre.

 

Carte du royaume lors du 2ème mariage d'Aliénor

http://photo.ma-bimbo.com/fr/25/12119/moy/9695107.jpg

Cependant, le roi de France prend son mal en patience en se disant que par mariage, l'Aquitaine finira bien par lui revenir, par contre le roi de France évita de demander au roi d'Angleterre de prêter serment pour l'Aquitaine au roi de France parce que ce serait un casus belli (cas de guerre).

 

C. Philippe le Bel, sa succession : les rois maudits

 

Arrive l'année 1314, Philippe le Bel meurt mais l'histoire se noue avant. Revenons quelques années auparavant : en 1307, le vendredi 13 octobre 1307. Le roi de France pour éponger les lourdes dettes de la Couronne, met au point une technique pratique pour régler les dettes : faire disparaître le créancier : le plus grand : l'Ordre du Temple. Dans une gigantesque opération policière, le roi fait arrêter tous les chevaliers du Temple, y compris le Grand-maître de l'Ordre, Jacques de Molay. Ils sont torturés, jugés, l'Ordre fut dissous, le roi récupéra toutes les immenses richesses du Temple, ça l'arrangeait. Le 19 mars 1314, Jacques de Molay fut brûlé vif sur l'Île-aux-Juifs à Paris car il avait été déclaré relaps (il avait renié ses aveux obtenus sous la torture) et l'ont dit qu'il énonça une malédiction :http://youtu.be/bbBhm9zp7Dk

(Désolée pour les sous-titres j'ai pas trouvé sans). Chose étrange : le roi de France mourut quelques mois plus tard, le 29 novembre 1314, le pape décédé quelques mois avant, le 20 avril 1314 (pour la vérité historique, Nogaret était déjà mort). Et savez-vous qui était le roi à la 13ème génération de Philippe le Bel : Louis XIV et non Louis XVI comme le veut la légende (19 générations les séparent en réalité).

Alors ce cher roi de fer (ben oui parce qu'il était un brin psycho-rigide et pas facile) avait eu de son épouse Jeanne Ière de Navarre 4 enfants parvenus à l'âge adulte, 3 garçons et 1 fille. La fille, Isabelle, il l'avait marié au roi Edouard II d'Angleterre, elle en a eu un fils qui va avoir une part importante dans la suite, le futur Edouard III, retenez bien ce nom.

Une fois son père mort, voilà son fils aîné, Louis qui devient roi (le Roi est mort, vive le Roi), il est Louis X le Hutin (le coléreux, tout est dans le nom). Bref ce charmant roi avait une fille, Jeanne, mais le problème était que la mère avait été reconnue coupable d'adultère, l'ADN n'étant pas encore découvert, on ne pouvait pas savoir si la petite était bien du roi et non pas de l'écuyer, l'amant en titre de la reine, qui était en prison, à Dourdan depuis quelques temps. Elle fut étranglée, le roi se remaria avec Clémence de Hongrie, il la mit enceinte, puis il mourut en 1316. Il fallut attendre la naissance pour connaître le sexe de l'enfant : un garçon était prioritaire dans l'ordre de succession. La naissance arriva, ce fut un garçon, Jean Ier mais il mourut 4 jours plus tard. Les légistes royaux profitèrent de la suspicion de bâtardise de la petite Jeanne pour l'écarter de la succession et aussi pour assurer légalement cette mise à l'écart de la petite, les juristes royaux ont « déniché » une ancienne loi franque que les filles ne pouvaient hériter de la terre des ancêtres, soit le royaume de France, ils nomment roi son oncle, Philippe, Cinquième du nom surnomé le Long (il était grand) qui régna 5ans mais n'eut que des filles. A sa mort en 1322, son frère Charles IV devint roi sans prendre en compte les droits au trône de ses nièces, personne ne le contesta car les petites étaient encore enfants, il vallait mieux un roi d'âge mûr qu'une régence. Charles IV fut surnommé le Bel car il était beau. Mais il n'eut que des des filles à sa mort en 1328. Se posa alors la question de qui allait régner : Edouard III le roi d'Angleterre, le fils d'Isabelle ou le cousin Philippe de Valois ?

 

II. Le déclenchement des hostilités

 

A. La complexité des liens vassaux-suzerains et la délicate question des terres anglaises en France

 

La structure pyramidale de la société au Moyen-Âge place en haut le roi de France (c'est le plus grand des suzerains) et en dessous, ses vassaux qui ont eux-même des vassaux. Chacun doivent à leur suzerain un serment de fidélité. C'est déjà assez compliqué, sauf que le roi d'Angleterre est un vassal du roi de France pour les terres qu'il détient en France mais c'est un roi, d'où un problème diplomatique très délicat...

 

B. Les revendications anglaises sur la couronne de France et la « trouvaille » de la loi salique 

 

Nous sommes en 1328, le dernier Capétien direct vient de mourir. Deux hommes ont légitment des droits sur la couronne de France : Edouard III, roi d'Angleterre et Philippe de Valois, le cousin de Charles IV, le roi qui vient de mourir. C'est un véritable casse-tête qui se pose aux juges royaux car les deux sont légitement rois. Lequel choisir ? Laisser le roi d'Angleterre devenir le roi de France ? Ça jamais ! Mais comment le justifier ?

 

1. Les droits à la Couronne de France d'Edouard III

 

Edouard III est le petit-fils de Philippe le Bel par sa mère Isabelle de France. Alors lorsque se présente l'occasion d'ajouter la couronne de France, qui est le royaume le plus puissant d'Europe, ni une, ni deux, le roi saute sur l'occasion en disant : je suis roi de France car je suis son descendant.

Oui mais, là où le bât blesse c'est que c'est un droit qui lui vient par une femme dont on sait depuis 1316 que les femmes ne peuvent régner. Alors là, ni une ni deux, nos légistes royaux ont déniché un autre bout (plutôt bricolé) de la loi salique qui dit que « femme ne peut faire pont et planche » c'est-à-dire qu'une femme ne peut transmettre un droit qu'elle n'a pas. Et voilà, conclusion, petit Edouard, ta maman ne peut pas te transmettre le droit de régner sur la France puisqu'elle-même étant une femme elle ne peut pas le faire, donc maintenant, tu seras gentil de rentrer tranquille de l'autre côté de la Manche et de nous laisser tranquille et nous dépatouiller avec nos problèmes dynastiques...

 

2. Les droits à la Couronne de Philippe de Valois :

 

Ici faut remonter, à Philippe III le Hardi, le père de Philippe IV le bel, qui a eu un autre fils, Charles de Valois, dont Philippe VI est le fils, ici pas de problème c'est un Français qui descend des rois de France par son père donc c'est le roi trouvé, d'où son surnom.

 

3. Le déclenchement de la guerre de Cent Ans

 

Mais Edouard III s'estimant floué du royaume de France continua à maintenir ses prétentions, finalement Philippe VI fit la demande à Edoudard de lui prêter serment pour les terres qu'il possédait en France, ce fut la guerre déclenchée par Edouard III même s'il avait pas prévu que ça allait durer la bagatelle de 116 ans...

 

III. La poursuite des hostilités : le problème d'un roi fou et le « honteux » traité de Troyes

 

Les années passent jusqu'en 1398. Charles VI, le roi actuellement sur le trône est pris d'une crise de folie et tue deux hommes de sa garde avant d'être maîtrisé. Les années qui suivent ne sont que des périodes de crises aigües et de rémissions. Les Grands du Royaume mettent une tutelle en place car la France ne peut pas continuer comme cela, tout en étant encore en guerre avec l'Angleterre, la France est en train de perdre son territoire peu à peu. Il aurait été un patient idéal pour Freud mais pas de chance la psychanalyse n'était pas encore née.

 

A. La folie de Charles VI le Fol : un fou à la tête d'un Etat en guerre, ça craint un max 

 

Le roi est vraiment fou mais entre deux crises de folies, il gouverne plutôt bien son royaume mais il est déchiré entre les Bourguignons et les Armagnacs, les oncles du roi reprennent la régence qu'ils avaient au cours de l'enfance du roi. Mais les deux camps ne peuvent pas se blairer, chacun essayant d'évincer l'autre c'est le jeu des trônes (et voilà, ça y'est j'ai sorti GOT), c'est à celui qui arrivera à s'imposer au roi.

Profitant du bazar régnant à la tête de la France, des oncles et neuveux s'étripant dans la joie et la bonne humeur, le roi d'Angleterre, Henri V se dit « diviser pour mieux régner », puisqu'ils sont occupés à s'entre-tuer, et bien moi je vais m'emparer de la couronne de France qui me revient. C'est la désastreuse bataille d'Azincourt, le 25 octobre 1415 ce qui provoqua une saignée dans la noblesse française (c'est un précurseur de la guillotine...) et une des plus grandes défaites françaises, qui sonna le glas des charges de cavaleries face aux redoutables « longbow » anglais (les très grands arcs que seuls les anglais savaient manier).

 

B. Le « honteux traité de Troyes » (1420)

 

Ce traité est une vraie honte nationale. Que dit donc ce traité signé par Charles VI durant un de ses actes de folie : c'est très simple, par ce traité, le roi d'Angleterre se lie avec le duc de Bourgogne, un des Grands du Royaume qui veut venger l'assassinat de son oncle par les Armagnac quelques temps auparavant, et également a pour complice la reine Isabeau de Bavière ! Rien que ça... Mais ce n'est pas tout, par ce traité, la reine déclare son fils Charles, le dauphin comme étant un bâtard ! Vive l'amour maternel ! Mais il y a plus grave : Henri V épouse Catherine de France, la fille de Charles VI, il se couronne donc roi de France en 1421, et par ce même traité, l'héritier du trône après la mort de Charles VI qui conserve le titre de roi, sera ni plus ni moins, Henri VI, le fils de Henri V ! Tudieu ! Un Anglois sur le trône des Lys ! Quelle honte ! Mais ce traité est estimé par Jeanne d'Arc et le Dauphin comme n'étant pas valide ayant été signé lors d'un moment de folie du roi.

 

IV. Une femme sauva la France : Ste Jeanne d'Arc

 

Ah Jeanne d'Arc, la petite bergère qui entendait des voix, Jeanne la Pucelle... Pas besoin de la présenter elle est tellement connue... Quoique... Elle n'est pas bergère mais la fille d'un agriculteur aisé du Dauphiné car Dorémy n'est en Lorraine mais dans une région du Dauphiné.

 

A. L'espoir ravivé par Jeanne

 

Jeanne, par les voix qu'elle entend, celles des saints, c'est la parole de Dieu qui tranche le problème de la couronne de France pour lesquels deux rois de droit divin sont en lice (les anglais étaient encore catholiques). Elle rassura le roi comme quoi Charles était bien le fils légitime de Charles VI, que c'était lui le roi, que l'autre n'avait que bien à se tenir, Dieu avait décidé pour lui. Et c'est parti, Jeanne part avec une armée vers Orléans, fit le ménage (chassant les dames de petite vertu qui suivaient l'armée, empêchant ses hommes de jurer et de blasphémer) et mit le siège devant Orléans.

 

B. La prise d'Orléans

 

Orléans était la clé pour libérer la France, elle donnait le chemin de Paris, et donnait un appui sur la Loire, idéale pour repprendre les autres villes portuaires. Bref, la Pucelle mit le siège et finalement Orléans tomba, elle redevint française sous les viva de la foule le 8 mai 1429. Nickel, maintenant elle peut faire couronner le roi à Reims.

 

C. Le sacre de Charles VII à Reims et la mort de Jeanne

 

Le 17 juillet 1429, le roi Charles VII est couronné roi de France et Jeanne d'Arc est présente, à ses côtés, en armes et avec son étandard, elle fut la seule à avoir ce privilège.

Mais Jeanne s'ennuya vite et tenta de lever le siège de Compiègne mais échoua et fut faite prisonnière le 23 mai 1430, livrée à l'Eglise puis aux Anglais par les Bourguignons. Tout d'abord, elle fut jugée comme étant une hérétique et une sorcière parmi divers chefs d'accusation, elle fut condamnée à la prison et à reprendre des habits féminins mais les Anglais lui jouèrent un mauvais tour, elle dû reprendre ses habits féminins, elle fut déclarée relapse et brûlée vive le 30 mai 1431 à Rouen. Charles VII n'a rien fait pour la sauver car sinon il se serait fait complice d'une hérétique et serait un hérétique ce qui met en danger sa couronne.

 

V. La fin de la guerre : la reconquête de la France par les Français et pour les Français

 

Et bien, depuis l'épopée de Jeanne d'Arc, les français ont pas mal investi dans l'artillerie pour damer le pion à ces damnés archers anglais. Mais en plus Jeanne avait sû redonner courage aux Français qui se levèrent et dirent « F**k ! » aux Anaglais (parce qu'en tant d'année de domination anglaises ils avaient appris quelques mots) c'est pas tout les gars on a un royaume à récupérer, Orléans c'est cool mais il faut bouter les Anglais hors de France parce que c'est chez nous et pas chez eux, na ! Ce fut une longue guerre d'usure pour récupérer toutes la Frances, terres après terres : la Normandie en 1450 avec la bataille de Formigny, la Guyenne (une partie de l'Aquitaine) avec la bataille de Castillon qui met fin à la guerre de Cent Ans, ne reste aux Anglais que quelques villes comme Calais.

De cette guerre, sont nés deux Etats-nations : la France et l'Angleterre qui ne cesseront de se taper dessus en alternance avec les Allemands jusqu'au XXème siècle en toute cordialité évidemment...

 

VI. Les traces protocolaires de la guerre de Cent Ans:

 

Le roi d'Angleterre continue de se faire appeler roi de France jusqu'en 1801 d'où certains problèmes diplomatiques lors des rencontres entre le roi de France et d'Angleterre comme entre François Ier et Henri VIII au Camp du Drap d'or en juin 1520. Je dirais, au vu de la date qu'un certain Napoléon Bonaparte n'y serait pas étranger...

 

Livres références : 

- la série TV et des romans Les Rois Maudits de Maurice Druon

- Notre ami Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans

- les divers documentaires sur la chevalerie, Jeanne d'Arc et les rois de cette époque

 

A la semaine prochaine, promis je ferais plus court mais disons qu'en 100 ans il y a pas mal de choses à dire, et encore j'aurais pu parler des croisades (il y en a eu 13 si je ne me trompe pas) mais je me suis dit que la guerre de Cent Ans c'était plus cool^^

12 août 2014

Chronique 1: La guerre des Gaules

Salut tout le monde, aujourd'hui nous allons remonter le temps et aller dans l'Antiquité, remonter aux origines de la France, de la Gaule.

Un pays résiste encore et toujours à l'envahisseur, la Gaule. Le puissant envahisseur est nul autre que Rome et son puissant général : Caius Iulius Caesar (Jules César en français). Qui est ce drôle de bonhomme ? Suétone nous en donne une certaine description mais comme il écrivait après la mort de César, il faut prendre avec des pincettes ses dires. Tout commence en -100 avec la naissance de Caius dans la prestigieuse famille aristocratique des Julia qui prétendent descendre de Vénus (rien que ça, ça pète toute suite dans l'arbre généalogique). Le temps passe et le petit Jules grandit et se lance dans la politique à Rome, gravit tous les échelons jusqu'à celui du consulat, mais hélas, l'argent étant le nerf de la guerre, César manqua de trésorerie à cause des nombreuses campages électorales, alors après son consulat, il demanda à partir en Gaule pour se renflouer en pillant collectant des taxes au nom de Rome et de pacifier le pays. César, lui, n'étant pas n'importe qui, décida que c'était digne des autres de se prélasser dans le Sud au bord de la mer Méditerranée, à jouer à la pétanque et à boire du pastis du vin rosé sucré venant des vignes alentour. Lui, comme il était le plus beau (ou pas, ses contemporains le trouvaient laid et il était affligé d'une calvitie précoce), le plus grand (ou pas, il était d'une taille moyenne d'après Suétone), le plus fort (pas tant que ça Pompée, son plus grand ami-ennemi l'était bien plus), le plus intelligent (ça c'est vrai par contre), cela ne lui convenait pas, alors il décida de conquérir l'ensemble de la Gaule afin d'accroître le territoire de Rome et accessoirement de renflouer les caisses de l'Empire (en prélevant au passage sa part, la mafia a rien inventé, les Romains le faisaient déjà^^). Après une épique course poursuite entre Vercingétorix, un chef arverne (auvergnat) qui dit que non les tribus gauloises, celtes ne seront pas romaines, il voulait réexpédier en colissimo illico presto Jules en Italie, alors il unifia toutes les tribus pour résister à l'armée romaine, la meilleure du monde, par la pratique de la terre brûlée (on prend ce qu'il faut pour survivre et on brûle le reste pour que les adversaires ne puissent pas s'en servir) une pratique moche mais que Jules avait lui-même utilisé avant Vercingétorix. Il gagna le bataille de Gergovie mais perdit à Alésia (quelque part en Bourgogne d'après de récentes recherches). Après un dur siège, et l'aide inespérée des Germains appuyant les Romains, Vércingétorix se rendit, déposa les armes et fut emprisonné puis enmené à Rome où après le triomphe de César, il fut étranglé dans une prison de Rome.

A partir de ce moment la Gaule devient romaine, ce qui apporta beaucoup de choses à ce pays : les arènes, les viaducs...

A la semaine prochaine pour de nouvelles aventures^^

Livre référence : la guerre des Gaules de Jules César lui-même

Notre ami Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_des_Gaules

23 juillet 2014

Livre I, chapitre 3: En Mordor ou le début d'une odyssée

Note de début de chapitre: les passage en italique sont les dialogues par la pensée.

Bonne lecture ^^

J'ai commencé mon odyssée après le croisment à la sortie de Fondcombe, je me suis enfoncée dans la forêt environnante, me plongeant au milieu du gazouillement des oiseaux, les lieux respiraient le calme et la tranquilité.

J'ai marché toute la journée, puis, la nuit tombée, j'ai installé mon campement en m'enmitouflant dans ma cape de fourure et ma couverture de laine épaisse car les nuits commencent à être froides, il ne faut pas que j'attrape un rhume non plus. La nuit fut calme. Trois jours plus tard, je suis arrivée dans les montagnes, je les ai franchi en deux jours, en descendant des hauteurs, je suis arrivée dans des terres vierges et hostiles, je n'ai croisé personne, voir même aucun animal, les terres étaient vraiment désolées à des miles à la ronde. J'a traversé ces vastes étendues en dix jours, j'ai franchi alors l'Ered Lithui, arrivant de ce fait au Mordor par le Nord. Là ces terres étaient remplies d'Orcs qui s'étaient multipliés très largement depuis ma dernière visite il y a deux ans. Je suis arrivée discrètement à Barad-dûr mais je me suis faite repérée par le seigneur des lieux qui m'enmena à l'Oeil afin de savoir quoi faire de moi.

Mais avant de m'y enmener, il tenta de m'interroger, il me posa la question principale de ma présence ici, mais il cessa vite ses questions après que je lui ai répondu : « Je viens pour une cure de souffre, c'est idéal pour la senté, vous devrez essayer, par contre l'acceuil pour ceux qui font une cure c'est pas encore ça, il faudra vous améliorer », bref toutes mes réponses étaient dans la même idée, avec de temps en temps quelques visions de cauchemar pour lui (et oui parce qu'étant un ancien humain, mon pouvoir était efficace sur lui, comment ? Embêter son tortionnaire est immoral ? C'est lui qui a commencé c'est de la légitime défense).

Finalement, comprenant qu'il obtiendrait rien de moi, il m'enmena à son maître : j'ai senti l'esprit du Mal absolu me vriller la tête, fouillant tous mes souvenirs, il connaissait désormais qui j'étais et ce que je venais faire ici mais j'ai réussi par miracle à lui cacher l'existence de la Communauté et sa mission. Mais je lui ai résisté et je représentais un otage de prix en étant la sœur cadette d'Aragorn, il en conclut qu'il avait plutôt intérêt à me garder en vie, morte je ne lui apportais rien voire même risquait de conforter Aragorn dans l'idée de le détruire définitivement et venger ma mort alors que vivante je pouvais lui servir de bouclier humain et de source de chantage. Il ordonna au Roi-Sorcier d'Angmar de me rendre mes affaires et de me mener à mes nouveaux appartements dans la Grande Tour. Il s'inclina et s'exécuta aussitôt, me faisant signe de le suivre. Nous avons cheminé durant longtemps dans les méandres de la Tour et étonnament, nous nous sommes pas dirigés vers les sous-sols mais dans les étages. Finalement, le seigneur des lieux s'arrêta devant une porte à double-battant en me disant de sa voie sifflante : « Binvenue dans vos appartements Mademoiselle », il ouvrit la porte, me laissa passer, referma la porte et s'en alla.

 

La porte donnait sur un minuscule hall d'entrée qui donnait accès à trois portes, j'ai commencé par ouvrir celle qui me faisait face : elle ouvrait sur une magnifique chambre avec un lit à baldaquin, un mobilier en bois de rose et doré, que je suppose être très ancien, mais néanmoins très raffiné. Les meubles comportaient le lit, une charmante table de nuit avec une lampe posée dessus, une coiffeuse avec un miroir, plusieurs tiroirs ainsi qu'une bassine pour contenir de l'eau froide afin de se réveiller le matin en de bonnes conditions, une armoire massive contenant au bas mot une centaine de robes du même modèle mais dans des couleurs et des matières différentes, elles étaient comme celles que je porte à Fondcombe, dans le bas de l'armoire contenait des dizaines de chaussures, et enfin un secrétaire complet à plusieurs tiroirs, une plume et de l'encre dans le nécessaire d'écriture. Une grande porte-fenêtre donnant sur un balcon avait de grands rideaux noirs, d'une matière très douce au toucher. Enfin, à côté du lit, une porte enmenait dans une autre pièce. Je l'ai ouverte et je suis entrée dans une salle de bain entièrement équipée et harmonieuse, une fenêtre donnait le peu de lumière passant dans ce sinistre pays. Je suis ressortie de la salle de bains, puis de la chambre, je suis rentrée dans le hall, j'ai ouvert la porte de gauche qui donnait dans une pièce ensoleillée : une magnifique bibliothèque avec une très grande verrière, laissant entrer le Soleil qui se couchait. Il y avait de nombreux rayons de livres qui avaient l'air très anciens, il y avait une grande table avec une lampe dessus et même de quoi écrire. Autour de la table il y avait quatres grands fauteuils rouges qui avaient l'aiu très confortables. Une harpe et un siège bas était posés dans le fond de la vaste pièce. Je suis ressortie dans l'entrée et j'ai ouvert la porte de droite qui donnait sur une vaste salle à manger avec une petite cuisine au fond de la pièce.

 

L'ensemble de l'appartement réspirait l'ancienneté, mais aussi le confort et la paisibilité ce qui était étonnant dans ce pays si sinistre, j'ai connu pire comme prison ; elle est un peu dorée même si elle reste une prison, il va falloir que je reste sur mes gardes, mon torionnaire est quand même Sauron... Après le tour du propriétaire, je suis entrée dans ma nouvelle chambre, j'ai ouvert mon sac et j'ai rangé tout le contenu, autant essayer de me sentir chez moi puisque je risque d'y rester longtemps. J'ai ouvert ma nouvelle armoire, j'ai pris une robe verte, puis je suis allée me laver pour enlever la poussière des chemins. J'ai pas mal passé de temps dans mon bain.

Une fois bien propre, je me suis servie pour la première fois de ma cuisine avec les denrées contenues dans mon sac de voyage, j'ai magé et après j'ai été exploré ma nouvelle bibliothèque, j'ai pris un livre qui me plaisait bien, qui traitait des légendes du Premier Âge, je l'ai enmené dans ma chambre pour le lire avant d'aller me coucher cependant, je devais remplir le devoir d'écrire une lettre à mon frère : m'installant au secrétaire, j'ai écris la lettre suivante :

 

« Salut frangin,

Je vais bien, je suis la prisonnière de Sauron, mais je suis très bien traitée, j'ai des appartements d'enfer, très luxueux, anciens et même une bibliothèque avec des livres très anciens qu'on ne trouve même pas à la Cité Blanche ! Je me porte vraiment bien et je t'anonce que j'ai décidé de convertir au bien le maître des lieux sinon je vais trop m'ennuyer... Bref l'Autre n'est pas au courant de ce qui se trame dans nos cervelles plus ou moins humaines...

Je te fais des gros bisous et espère que tu prends soin de toi... Je te donnerais souvent de mes nouvelles...

Ta sœur qui t'aime et à qui tu dois une revanche de bataille d'oreiller. »

 

J'ai cacheté la lettre et je l'ai envoyée par magie à mon frère, elle apparaîtra dans sa poche, il pourra la lire quand il le voudra.

Une fois ma lettre expédiée en étant sûre que le sinistre maître des lieux n'ai pas pu la lire, j'ai rebouché le pot d'encre, nettoyé la plume puis je l'ai rangé, enfin je me suis changée avec ma tenue de nuit, prenant mon livre, je me suis mise au lit en lisant cet ancien volume, j'ai beaucoup appris de choses sur l'Histoire de ce royaume, surtout cette tour : j'ai donc appris avec stupéfaction que les appartements que j'occupais actuellement avaient été ceux de … l'ancienne compagne de Melkor, l'ancien maître de Sauron, ce qui explique la féminité de la décoration de ces appartements. Il va falloir que je tire au clair la raison de l'attribution de ces appartements demain. Bref, je suis prisonnière mais il y a pire comme situation. J'ai reposé mon livre lorsque j'ai senti mes yeux se fermer. J'ai passé une agréable nuit, j'ai été réveillée par la lumière du jour qui tombait sur mon visage. Je me suis étirée, je me suis levée, j'ai fait une rapide toilette, puis je me suis habillée d'une robe verte avec une ceinture dorée et pieds nus comme à mon habitude, même si j'ai sortie une paire de chaussures à talons plats que je n'enfilerais qu'au moment de sortir de mes appartements vu que je voulais trouver un moyen d'entrer en contact avec le sinistre seigneur des lieux. En arrrivant dans la salle, j'ai vu un plateau appétissant avec un petit-déjeuner, une lettre. Je me suis assise devant le plateau et j'ai lu la lettre suivante :

 

« Mademoiselle,

Veuillez trouver un plateau contenant de quoi vous nourrir. J'espère que vous avez passé une bonne nuit en ces lieux.

Vous êtes ma prisonnière, cela vous le savez, mais je désire que votre détention se passe dans les meilleures conditions possibles. Vous êtes libre de sortir de vos appartements mais vous ne pouvez pas quitter Barâd-Dûr, vous êtes libre de votre emploi du temps tant que vous dormez la nuit dans vos appartements. Pour fermer ces lieux, choisissez votre mot de passe, lorsque vous le prononcerez, la porte s'ouvrira.

En vous shouaitant une bonne journée et de vivre une captivité dans de bonnes conditions,

Sauron, maître du Mordor. »

 

Après cette lecture, j'ai été estomaquée : comme cela, il voulait me laisser une semie-liberté dans une cage dorée ? Il se passe quoi dans son cerveau ? Je suis son ennemie, son pire adversaire est mon frère et lui il me fait vivre comme un coq en pâte ? Il y a un truc qui ne tourne pas rond chez Sauron. Bref, j'ai déjeuné de bon appétit. Pour le fun, j'ai décidé de répondre à la lettre, j'ai retourné le parchemin, trouvé un crayon dans ma poche et rédigé une réponse le remerciant de ses soins, puis lui exprimant mon accord quant à mes conditions de captivité. Je me suis levée, puis je suis sortie de mes appartements et après avoir choisi mon mot de passe de fermeture, j'ai commencé l'exploration de ma nouvelle prison, je suis montée en haut de la Tour, il y avait une vue magnifique sur un sinistre pays, avec la Montagne du Destin en face de moi. Je me suis assise en haut de cette tour noire, prenant mes genoux dans mes bras, le sinistre Oeil était derrière moi, projettant une lumière lugubre. J'ai senti une présence agressive aux frontières de mon esprit : celle de mon tortionnaire principal, je lui ai autorisé l'accès à mon esprit, en ayant pris soin de verrouiller certaines parties de ma mémoire. (NDA : les textes en italique sont de la télépathie) :

-Monseigneur, que puis-je pour vous ?

- Mademoiselle, vous êtes bien triste, que se passe-t-il ?

-Et bien, laissez-moi résumer : je suis la prisonnière du plus grand mage noir de tous les temps, je suis loin de ma famille dans des terres tristes et mornes, je suis loin de la terre qui m'a vu naître, je ne sais pas si je la reverrais un jour et enfin j'ai perdu ma liberté. A part cela tout va bien...

- En effet, mais vous savez, il ne tient qu'à vous de changer tout cela et même la guerre...Il vous suffit de me suivre...

- Je suis masochiste, monseigneur, pas suicidaire, vous devez faire erreur sur la personne, il me semble.

-J'aime beaucoup votre sens de la répartie, mademoiselle, on ne m'avait pas autant résisté depuis longtemps.

- Je m'en doute mais vous savez, peu de personnes n'ont pas peur de vous, hélas pour vous c'est mon cas, je n'ai pas peur de vous, pas le moins du monde, j'ai surtout pitié de vous : vivre seul des siècles durant dans l'obscurité...

- Vous n'avez pas peur ?

-Non et pourquoi le devrais-je ? Je suis tout aussi flippante que vous : je tiens à rappeller à Monseigneur que je maîtrise les quatre éléments, que je suis capable de faire vivre ses pires cauchemars à un être vivant et de lire ses pensées, côté flippant c'est pas négligeable.

- En effet c'est pas rassurant pour certains.

- Qu'entendez-vous par vous suivre ?

- Demeurer à mes côtés dans ce pays, dont je ferais de vous ma reine, le dirigiez avec moi, être mon égale et dominer le monde, gagner la guerre sur les Hommes et les Elfes, réduire en esclavage tous les peuples de la Terre du Milieu...

- J'ai compris l'idée générale, je vous fais grâce du reste... En fait c'est très simple, vous me demandez de rester avec un vieux qui a quoi, aller, je vais arrondir dans les 500 ans, qui est immatériel, devenir reine ne m'a jamais tenté, le Roi, c'est mon frère, pas moi, devenir votre égal, j'ai quelques longueurs de retard, quand à gagner la guerre c'est trahir mon frère et cela, je ne le peux, je préfèrerais mourir que faire cela quand au reste n'en parlons pas... Sans compter que vouloir dominer le monde est d'un ringare, il va falloir vous moderniser mon vieux...Maintenant que je vous ai dit ce que je pensais de vos idées, qu'allez-vous me faire ? Me séparer de ma famille, me retenir prisonnière ? C'est déjà fait, allez-y ne vous privez pas...

- Vous avez un avis assez négatif sur la question... N'y a-t-il aucun point positif à votre présence ici ?

- Un point positif ???? j'ai rit à gorge déployée, ah si vous avez raison, il y en a deux : mes appartements sont plaisants et la nourriture est excellente...

Je l'ai entendu rire dans ma tête, un rire franc presque humain.

-Je n'ai pas rit depuis des années, merci Mademoiselle.

- Mais de rien, Monseigneur, autant s'amuser un peu, ça occupe.

- Alors vos appartements vous plaisent ?

-Oui en effet, ils sont anciens, chaleureux, lumineux et assez spacieux. Connaissez-vous leur histoire car j'ai trouvé des vêtements dans les armoires exactement à ma taille, ils ressemblent à mes propres robes : soit vous avez envoyés un de vos serviteurs faire du shopping dans une des cités des Hommes, Minas Tirith étant la plus logique, soit vous avez un de vos espions à Imladris dévaliser ma garde-robe, ou elles appartenaient à quelqu'un il y a des années ou enfin vous saviez que je viendrais ici, vous m'avez observée à mon insu et remarqué quelles tenues je portais afin de les reproduire à l'identique par votre magie. Je pencherais troisième solution.

- Vous avez raison, c'est votre troisième solution, je ne suis pas étonné que vous ayez pensé aux autres hypothèses... Voulez-vous entendre l'histoire de vos appartements et de la dame qui les occupait ?

- Volontiers, j'ai toujours aimé les histoires, peut importe le conteur.

- Vos appartements datent du 1er âge de la Terre du Milieu, ils ont été occupé par la dame Varda, une des 12 Valars, la femme de Melkor, mon ancien maître, puis de Manwë qui l'épousa après qu'elle ait repoussé mon seigneur qu'elle trouvait trop maléfique. Ces appartements ont été désertés, plus aucune femme n'y avait pénétré depuis son départ jusqu'à votre arrivée hier. Par votre lignage, il me paraissait évident que ces appartements sont faits pour vous, je désire que vous passiez le meilleur séjour en ces terres, vous êtes la première invitée bienvenue ici, bien que je ne puisse pas vous laissez repartir chez vous, je ne veux pas faire de votre vie un enfer, j'ai vraiment envie que vous restiez, que vous vous sentiez le mieux possible en ces terres.

- Histoire très intéressante, j'ai dû mal à ne pas m'identifier à cette Dame. C'est vrai, j'avoue que l'appartement est bien mieux qu'un cachot sombre et humide de votre tour. Au fait la couleur noire est triste, si je reste, il faudra changer la couleur, ce sera plus agréable...

- Quelle couleur ?

- Je sens comme une peur quand à mes choix décoratifs : rose vif me paraît bien...

- Euh, vous êtes sûre ? C'est trop féminin, et qui fera les peintures ? J'ai une réserve sur le rose, pourquoi pas vert fôret, pour vous rappeler Fondcombe.

- Je vous taquinais pour le rose, le vert peut être une bonne idée, pour les peintures, les Orcs ça les occuperas, je suis sûre que les Nazghûls feront des contre-maîtres parfaits...

- Quoi ? Mais j'en ai besoin pour la guerre !!

- Si vous la continuez... Et si comme condition pour que je reste c'est votre abandon de l'Anneau ? Vous savez j'ai pour l'intention de mettre fin à cette guerre qui va commencer, je déteste les guerres inutiles, or celle-ci y est.

- Abandonner mon Anneau ? Comment êtes-vous au courant ? Et laisser votre frère devenir le Roi du Gondor ? Non ! Jamais je ne laisserais cela se produire...

- Oh vous savez, j'ai appris à lire et contrairement à vous, je sais écouter la Nature et la trace d'un Anneau de pouvoir si maléfique laisse des traces, il suffit de les suivre, il se débrouillera pour entrer en votre possession sauf si je m'y oppose... Vous ne me connaissez pas suffisament, vous n'avez idée jusqu'à quel point je peux être têtue. Vous le laisserez faire, croyez-moi c'est pour votre bien et celui de toute la Terre du Milieu par dessus le marché.

- Vous n'abandonnerez pas ?

-Non, après tout je n'ai que ça à faire ici...

- Vous n'y arriverez pas, il y a plusieurs siècles de Mal en moi, je suis un cas désespéré.

- Non, il n'y a pas de cas désespéré, je ne dis pas que ce sera facile, il y a en effet beaucoup de mal à extirper de vous, mais je devrais y arriver, pour une fois, le temps ne me manque pas...

- Vous pouvez toujours essayer mais je doute de votre réussite, Mademoiselle.

- Il y a déjà un progrès : vous acceptez que je vous dise vos vérités et que vous me parliez chose que vous ne devez pas faire souvent.

- Non en effet.

- Je vous laisse, il faut que je me dégourdisse un peu les jambes et que j'aille me substanter. A plus tard Monseigneur.

- A plus tard, Mademoiselle.

Sa présence disparut de mon esprit, je suis descendue dans la Tour retrouvant mes appartements en me promettant de faire quelque chose pour le Seigneur Ténébreux, car il me faisait un peu pitié et c'est le seul moyen pour moi de retrouver la Terre du Milieu et ma liberté. Si en plus je peux éviter une guerre c'est encore mieux. Quand le fer est chaud, il faut le battre comme disent les forgerons, maintenant qu'il avait commencé à accepter les changements, je vais devoir lui faire retrouver une certaine matérialité, avant de le convertir définitivement au bien... Il me faut trouver une solution : direction la bibliothèque. Je me suis dirigée dans la bibliothèque immense qui a été mise à ma disposition, peut-être que j'y trouverais la réponse dans un des livres les plus anciens, ceux traitant de magie blanche ou d'une quelconque magie... Je me suis dirigée dans les rayons de la bibliothèque, j'ai vu un rayon entier consacré à la magie blanche, mais rien en lien avec mon objectif. Au moment où j'allais ranger un dernier livre, un parchemin plié en quatre est tombé de ses pages, je l'ai ouvert et j'ai lu ces quelques mots inscrits d'une élégante écriture : « La meilleure des armes est la parole. Des remords naît la rédemption. » C'était pile-poil ce que je cherchais : il me fallait faire naître des remords dans l'esprit de Sauron, rien de plus facile, je fais ça tous les matins au petit-déjeuner, quoique je ne serais pas contre une idée... Et pour ce faire je devais lui parler et accéder à son inconscient... Reste à savoir comment... Je errais dans la bibliothèque comme une âme en peine, cherchant un moyen de résoudre mon problème lorsque je ne sais pour quelle raison, mon regard a été attiré par un épais volume : Les contes de Perrault. C'est un classique dans les contes, les meilleurs qui existent, et c'est un très bon moyen de langage, c'est une méthode pour éduquer les enfants, après tout l'enfant sommeille toujours en l'adulte, peu importe si l'adulte en question a plus de 500 ans, à travers les contes, je vais pouvoir l'atteindre, je doute que son créateur lui ait raconté des contes... « Qui que vous soyez, merci de votre aide », j'ai soudain vu face à moi une femme d'une telle beauté qu'il n'existe pas de mots pour la décrire, elle portait une robe semblable à la mienne mais blanche, et une aura blanche l'entourait, un halo de lumière douce, je savais qu'elle ne venait pas de ce temps. J'ai senti aux frontières de mon esprit une présence lumineuse et douce, certainement la sienne, j'ai abaissé toutes mes défenses mentales, la laissant envahir mon esprit :

- Jeune Elwen, bienvenue en mes appartements.

-Vous êtes Dame Varda ?

-Oui en effet, c'est un de mes nombreux noms.

- Merci de me laisser occuper vos appartements, ils sont très agréables, confortables et lumineux... C'est vous qui avez écrit sur ce papier ?

- Oui en effet, c'était moi. Avant de partir, de quitter Melkor, je savais que si une autre femme se retrouverais ici, elle serait confrontée au même problème que moi, j'ai trouvé la solution mais j'ai échoué, peut-être que toi, tu y arriveras... Sauron n'est que le bras droit de Melkor mais il y a un espoir : il t'a attribué ces appartements et non pas un cachot humide au fond de sa tour. Toi seule as une chance de l'atteindre et de le soigner de son côté malfique, j'ai toujours été persuadée que les Valars comme les Hommes ou les Elfes deviennent maléfiques par manque d'amour quelque soit sa forme, seule toi, jeune Elwen peut le lui apporter bien que ce sera difficile de le séparer du pouvoir, mais je crois en toi. Je viendrais te voir de temps en temps pour voir comment tu te débrouilles, tu es désormais le seul espoir de la Terre du Milieu, sans toi, il détruiras notre monde dans son ensemble.

- Merci, ma Dame de croire en moi, je vais faire tout mon possible pour réussir. Je serais ravie de vous revoir, vous êtes ici chez vous.

- Au revoir, chère enfant.

Elle me sourit, et disparu avec sa lumière, mes appartements me parurent plus sombre sans la lumière qu'elle projettait. Alors que j'étais encore dans mon intense réflexion, j'ai senti une chaleur se diffuser dans la poche de ma robe, j'ai mis la main dedans, j'ai senti un parchemin, je l'ai sortit et j'ai reconnu l'écriture caractéristique de mon frère. Sortant de mon état végétatif je suis rentrée dans ma chambre, je me suis assise à mon bureau et j'ai déplié la lettre tombant sur un véritable roman fleuve de mon frère :

« Ma chère sœur à qui je dois une bataille d'oreillers,

Es-tu complètement folle ? Convertir au Bien le Mal incarné ? Tu es vraiment tombée sur la tête, ma parole ! Tout l'avenir de la Terre du Milieu repose en grande partie sur tes épaules et toi tu ne pense qu'à réaliser une chose impossible ? J'espère que tu arriveras à aider nos Petits Amis à accomplir leur tâche... Sinon c'est bien que tu sois bien traitée, je t'en prie, fais bien attention à toi, tu es mon unique petite sœur, je tiens beaucoup à toi,

Ton vieux frère inquiet. »

J'ai décidé de lui répondre immédiatement, je l'aime beaucoup...

«  Mon cher vieux frère inquiet,

Je te remercie de te soucier de ma santé mentale, elle va bien, je ne suis pas tombée sur la tête, pas du tout même... Ce n'est pas si impossible que ça, aujourd'hui, j'ai pu discuter avec lui (par contre je te raconte pas la migraine derrière, va falloir que je lui apprenne la douceur, aussi... Ma migraine est comparable à celle que j'ai eu à ma première gueule de bois...pour te donner une idée) et il a accepté de m'écouter ce qui est inédit. J'ai trouvé un plan, t'inquiètes, figure toi que notre « Ami » souffre d'un complexe d'infériorité qu'il compense par une grande cruauté, donc si je résouds ce problème, il n'y a plus de guerre et de cruauté et en option, je retrouve ma liberté. Je pense ça possible, difficile mais possible... En plus la bouffe est top, du coup, je suis tentée de rester...

Ta jeune sœur écervelée qui t'aime quand même. »

Cette lettre achevée, je l'ai envoyée par la même méthode que précédement, j'ai rebouché mon pot d'encre, je me suis levée et je suis allée manger, un plateau m'attendait sur la table de la salle à manger, sans lettre cette fois-ci. Je l'ai mangé de bon appétit, puis après l'avoir rangé et néttoyé, je suis allée chercher une mante à capuche, puis prenant mes contes de Perrault, je suis remontée en haut de la tour, puis ouvrant mon livre, me servant de la lumière projettée par l'Oeil, j'en ai profité pour commencer à lire. J'ai baissé très discrètement mes barrières mentales, je sentais la conscience de mon tortionnaire intrigué, il finit par oser me déranger :

« - Excusez-moi Mademoiselle, mais que lisez-vous ?

- Les contes.

- Mais c'est pour les enfants !

- Non, pas à l'origine, c'était pour les adultes, c'est très plaisant.

- Voulez-vous m'en lire un alors ?

- Avec plaisir : je vais vous lire la Barbe-bleue.

« Il était une fois un homme qui avait de belles maisons à la ville et à la campagne, de la vaisselle d’or et d’argent, des meubles en broderies et des carrosses tout dorés. Mais, par malheur, cet homme avait la barbe bleue : cela le rendait si laid et si terrible, qu’il n’était ni femme ni fille qui ne s’enfuît de devant lui.

Une de ses voisines, dame de qualité, avait deux filles parfaitement belles. Il lui en demanda une en mariage, et lui laissa le choix de celle qu’elle voudrait lui donner. Elles n’en voulaient point toutes deux, et se le renvoyaient l’une à l’autre, ne pouvant se résoudre à prendre un homme qui eût la barbe bleue. Ce qui les dégoûtait encore, c’est qu’il avait déjà épousé plusieurs femmes, et qu’on ne savait ce que ces femmes étaient devenues.

La Barbe bleue, pour faire connaissance, les mena, avec leur mère et trois ou quatre de leurs meilleures amies et quelques jeunes gens du voisinage, à une de ses maisons de campagne, où on demeura huit jours entiers. Ce n’étaient que promenades, que parties de chasse et de pêche, que danses et festins, que collations : on ne dormait point et on passait toute la nuit à se faire des malices les uns aux autres ; enfin tout alla si bien que la cadette commença à trouver que le maître du logis n’avait plus la barbe si bleue, et que c’était un fort honnête homme.

Dès qu’on fut de retour à la ville, le mariage se conclut. Au bout d’un mois, la Barbe bleue dit à sa femme qu’il était obligé de faire un voyage en province, de six semaines au moins, pour une affaire de conséquence ; qu’il la priait de se bien divertir pendant son absence ; qu’elle fît venir ses bonnes amies ; qu’elle les menât à la campagne, si elle voulait ; que partout elle fît bonne chère.

« Voilà, dit-il, les clefs des deux grands garde-meubles ; voilà celles de la vaisselle d’or et d’argent, qui ne sert pas tous les jours ; voilà celles de mes coffres-forts où est mon or et mon argent ; celles des cassettes où sont mes pierreries, et voilà le passe-partout de tous les appartements. Pour cette petite clef-ci, c’est la clef du cabinet au bout de la grande galerie de l’appartement bas : ouvrez tout, allez partout ; mais, pour ce petit cabinet, je vous défends d’y entrer, et je vous le défends de telle sorte que s’il vous arrive de l’ouvrir, il n’y a rien que vous ne deviez attendre de ma colère. »

Elle promit d’observer exactement tout ce qui lui venait d’être ordonné, et lui, après l’avoir embrassée, il monte dans son carrosse, et part pour son voyage. Les voisines et les bonnes amies n’attendirent pas qu’on les envoyât quérir pour aller chez la jeune mariée, tant elles avaient d’impatience de voir toutes les richesses de sa maison, n’ayant osé y venir pendant que le mari y était, à cause de sa barbe bleue, qui leur faisait peur.

Les voilà aussitôt à parcourir les chambres, les cabinets, les garde-robes, toutes plus belles et plus riches les unes que les autres. Elles montèrent ensuite aux garde-meubles, où elles ne pouvaient assez admirer le nombre et la beauté des tapisseries, des lits, des sofas, des cabinets, des guéridons, des tables et des miroirs où l’on se voyait depuis les pieds jusqu’à la tête, et dont les bordures, les unes de glace, les autres d’argent et de vermeil doré, étaient les plus belles et les plus magnifiques qu’on eût jamais vues. Elles ne cessaient d’exagérer et d’envier le bonheur de leur amie, qui cependant, ne se divertissait point à voir toutes ces richesses, à cause de l’impatience qu’elle avait d’aller ouvrir le cabinet de l’appartement bas.

Elle fut si pressée de sa curiosité, que sans considérer qu’il était malhonnête de quitter sa compagnie, elle y descendit par un petit escalier dérobé, et avec tant de précipitation qu’elle pensa se rompre le cou deux ou trois fois.

Etant arrivée à la porte du cabinet, elle s’y arrêta quelque temps, songeant à la défense que son mari lui avait faite, et considérant qu’il pourrait lui arriver malheur d’avoir été désobéissante ; mais la tentation était si forte qu’elle ne put la surmonter : elle prit donc la petite clef, et ouvrit en tremblant la porte du cabinet.

D’abord elle ne vit rien, parce que les fenêtres étaient fermées. Après quelques moments, elle commença à voir que le plancher était tout couvert de sang caillé, et que dans ce sang, se miraient les corps de plusieurs femmes mortes et attachées le long des murs : c’était toutes les femmes que la Barbe bleue avait épousées, et qu’il avait égorgées l’une après l’autre.

Elle pensa mourir de peur, et la clef du cabinet, qu’elle venait de retirer de la serrure, lui tomba de la main. Après avoir un peu repris ses sens, elle ramassa la clef, referma la porte, et monta à sa chambre pour se remettre un peu ; mais elle n’en pouvait venir à bout, tant elle était émue. Ayant remarqué que la clef du cabinet était tachée de sang, elle l’essuya deux ou trois fois ; mais le sang ne s’en allait point : elle eut beau la laver, et même la frotter avec du sablon et avec du grès, il demeura toujours du sang, car la clef était fée, et il n’y avait pas moyen de la nettoyer tout à fait : quand on ôtait le sang d’un côté, il revenait de l’autre.

La Barbe bleue revint de son voyage dès le soir-même, et dit qu’il avait reçu des lettres, dans le chemin, qui lui avaient appris que l’affaire pour laquelle il était parti venait d’être terminée à son avantage. Sa femme fit tout ce qu’elle put pour lui témoigner qu’elle était ravie de son prompt retour.

Le lendemain, il lui redemanda les clefs ; et elle les lui donna, mais d’une main si tremblante, qu’il devina sans peine tout ce qui s’était passé.

« D’où vient, lui dit-il, que la clef du cabinet n’est point avec les autres ?

— Il faut, dit-elle, que je l’aie laissée là-haut sur ma table.

— Ne manquez pas, dit la Barbe bleue, de me la donner tantôt. »

Après plusieurs remises, il fallut apporter la clef. La Barbe bleue, l’ayant considérée, dit à sa femme :

« Pourquoi y a-t-il du sang sur cette clef ?

— Je n’en sais rien, répondit la pauvre femme, plus pâle que la mort.

— Vous n’en savez rien ! reprit la Barbe bleue ; je le sais bien, moi. Vous avez voulu entrer dans le cabinet ! Eh bien, madame, vous y entrerez et irez prendre votre place auprès des dames que vous y avez vues. »

Elle se jeta aux pieds de son mari en pleurant, et en lui demandant pardon, avec toutes les marques d’un vrai repentir, de n’avoir pas été obéissante. Elle aurait attendri un rocher, belle et affligée comme elle était mais la Barbe bleue avait le cœur plus dur qu’un rocher.

« Il faut mourir, madame, lui dit-il, et tout à l’heure.

— Puisqu’il faut mourir, répondit-elle en le regardant les yeux baignés de larmes, donnez-moi un peu de temps pour prier Dieu.

— Je vous donne un demi-quart d’heure, reprit la Barbe bleue ; mais pas un moment davantage. »

Lorsqu’elle fut seule, elle appela sa sœur, et lui dit

« Ma sœur Anne, car elle s’appelait ainsi, monte, je te prie, sur le haut de la tour pour voir si mes frères ne viennent point : ils m’ont promis qu’ils me viendraient voir aujourd’hui ; et si tu les vois, fais-leur signe de se hâter. »

La sœur Anne monta sur le haut de la tour ; et la pauvre affligée lui criait de temps en temps :

« Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »

Et la sœur Anne, lui répondait :

« Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie. »

Cependant, la Barbe bleue, tenant un grand coutelas à sa main, criait de toute sa force à sa femme :

« Descends vite ou je monterai là-haut.

— Encore un moment, s’il vous plaît », lui répondait sa femme.

Et aussitôt elle criait tout bas :

« Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »

Et la sœur Anne répondait : « Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie.

— Descends donc vite, criait la Barbe bleue, ou je monterai là-haut.

— Je m’en vais », répondait la femme et puis elle criait :

« Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?

— Je vois, répondit la sœur Anne, une grosse poussière qui vient de ce côté-ci…

— Sont-ce mes frères ?

— Hélas ! non, ma sœur : c’est un troupeau de moutons…

— Ne veux-tu pas descendre ? criait la Barbe bleue.

— Encore un moment », répondait sa femme, et puis elle criait :

« Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?

— Je vois, répondit-elle, deux cavaliers qui viennent de ce côté, mais ils sont bien loin encore.

— Dieu soit loué ! s’écria-t-elle un moment après, ce sont mes frères ; je leur fais signe tant que je puis de se hâter. »

La Barbe bleue se mit à crier si fort que toute la maison en trembla. La pauvre femme descendit, et alla se jeter à ses pieds tout épleurée et tout échevelée.

« Cela ne sert à rien, dit la Barbe bleue ; il faut mourir. »

Puis, la prenant d’une main par les cheveux, et de l’autre, levant le coutelas en l’air, il allait lui abattre la tête. La pauvre femme, se tournant vers lui, et le regardant avec des yeux mourants, le pria de lui donner un petit moment pour se recueillir.

« Non, non, dit-il, recommande-toi bien à Dieu » ; et, levant son bras…

Dans ce moment, on heurta si fort à la porte que la Barbe bleue s’arrêta tout court. On l’ouvrit, et aussitôt on vit entrer deux cavaliers, qui mettant l’épée à la main, coururent droit à la Barbe bleue.

Il reconnut que c’étaient les frères de sa femme, l’un dragon et l’autre mousquetaire, de sorte qu’il s’enfuit aussitôt pour se sauver ; mais les deux frères le poursuivirent de si près qu’ils l’attrapèrent avant qu’il pût gagner le perron. Ils lui passèrent leur épée au travers du corps, et le laissèrent mort. La pauvre femme était presque aussi morte que son mari, et n’avait pas la force de se lever pour embrasser ses frères.

Il se trouva que la Barbe bleue n’avait point d’héritiers, et qu’ainsi sa femme demeura maîtresse de tous ses biens. Elle en employa une partie à marier sa sœur Anne avec un jeune gentilhomme dont elle était aimée depuis longtemps ; une autre partie à acheter des charges de capitaines à ses deux frères, et le reste à se marier elle-même à un fort honnête homme, qui lui fit oublier le mauvais temps qu’elle avait passé avec la Barbe bleue.



MORALITÉ

La curiosité, malgré tous ses attraits,
Coûte souvent bien des regrets ;
On en voit, tous les jours, mille exemples paraître.
C’est, n’en déplaise au sexe, un plaisir bien léger ;
Dès qu’on le prend, il cesse d’être.
Et toujours il coûte trop cher.



AUTRE MORALITÉ

Pour peu qu’on ait l’esprit sensé
Et que du monde on sache le grimoire,
On voit bientôt que cette histoire
Est un conte du temps passé.
Il n’est plus d’époux si terrible,
Ni qui demande l’impossible :
Fût-il malcontent et jaloux.
Près de sa femme on le voit filer doux ;
Et de quelque couleur que sa barbe puisse être,

On a peine à juger qui des deux est le maître. »

 

-Très intéressant, en effet... Laissez-moi deviner : la Barbe-bleue c'est moi ?

- Oui, quel sens de déduction ! Ai-je rit pour le détendre

- Très amusant, vraiment...

-Allez, quoi, riez un peu, ça rajeunit, c'est plus agréable et vide l'esprit...

- Mmmpppfff... Laissez moi en douter...

- Mais non vous verrez, ce qui vous manque c'est une étincelle de vie, je m'en chargerais...

- Je me trompe où Barbe-bleue tente sa femme pour savoir si elle est capable de céder à l'envie, à la séduction ?

- Non, en effet. Il veut savoir s'il peut lui faire confiance car le mariage se construit sur la confinace absolue en l'autre. 

-Merci, Mademoiselle, pour cette lecture, demain, même heure?

-Demain, même heure.

Il s'est retiré de mon esprit, j'ai pensé « maintenant, cogite ». Reprenant mon livre, je suis retournée à mes appartements, où après m'être deshabillée, je me suis couchée. 

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